Pour deux yeux

On était au matin d’une journée d’hiver,
Les yeux encore brillants des rêves de la nuit,
Je venais de monter dans ce train solitaire,
Qui comme chaque jour m’emmenait vers Paris.

Deux hommes discutaient, quelques femmes lisaient ;
Moi je fixais les rails, mais sans les voir vraiment.
J’ai relevé la tête, perdue dans mes pensées,
Et j’ai croisé ses yeux l’espace d’un instant.

Je ne pourrai pas dire ce que j’ai ressenti :
C’était comme si mon cœur se déchirait en deux ;
Je ne me souviens plus si je lui ai souri,
Mais je sais que jamais je n’oublierai ces yeux.

Tout s’est passé si vite, j’ai détourné la tête…
Une seule seconde dans ses yeux océans,
Une seule minute d’une fièvre secrète,
Pour avoir rencontrer son regard lancinant.

Depuis ce matin-là, chaque jour que Dieu fait,
En attendant le train qui se moque de moi
Je cherche dans la foule assemblée sur le quai
Les yeux d’un inconnu, que je ne trouve pas…


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