Lune

Depuis des millénaires prisonnière du temps
Elle semble être éternelle, tenue par le néant

Quand la vie se réveille, le jour la voit mourir
Mais dès que l’ombre gagne, la nuit la voit sourire

Son halo lumineux dans un cercle parfait
Donne à la voûte bleue l’éclat qui lui manquait

A force d’habitude, les gens l’ont oubliée
Mais elle est toujours là, de l’automne à l’été

Toi tu es loin de moi, dans ce pays lointain
Ce soir je pense à toi… Reviendras-tu enfin ?

Je regarde la lune avec mélancolie
En me disant que toi, tu la regardes aussi

Peut-être… peut-être pas, en tout cas laisse-moi
Le croire et l’espérer pour la dernière fois

Car c’est peut-être encore la seule chose au monde
Qui me raccroche à toi… O belle lune blonde

Peux-tu imaginer à quel point j’aimerais
Etre à ta place, là-haut, pouvoir le contempler

Chaque soir, chaque nuit, pour voir comment il vit,
Pour voir s’il est heureux, si tout va bien pour lui

Pense-t-il encore à moi, suis-je encore dans ses rêves ?
Je voudrais que jamais cette nuit ne s’achève

Pour que tu puisses encore me reparler de lui
O Lune d’or, attends…la nuit n’est pas finie…

Tu peux encore rester, et puis, me raconter
L’histoire de cet homme, que je n’peux oublier…

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Lettre à Elise

Elise, ma douce Elise,
Enfant de la jeunesse
En cette heure indécise
Je t’écris ma tristesse

Je signe de ma plume
Quelques mots au hasard
D’un amour qui consume
Un vieux fou qui s’égare

Si j’ai toujours été
Comme un père à tes yeux
J’ai souvent désiré
Etre bien plus , mais je…

Pardonne-moi ma Belle
Je me sens défaillir
Car c’est devant l’autel
Que je dois te conduire

Magnifique Promise
A mon bras accrochée
Demain, ma tendre Elise
Je te verrai mariée

Ce garçon de ton âge
Me violera le cœur
Mais mon amour en gage
Ne tient qu’à ton bonheur

Oui, je t’amènerai
Et serai près de toi
Bien sûr j’applaudirai
Quand il t’embrassera

Tu lui prendras la main
Et tu lui souriras
A cette heure-là, demain
L’abbé vous unira

Et dans un doux silence
Je pleurerai ma peine
Ecoulant ma souffrance
Au tréfonds de mes veines

Je t’écris cette lettre
Mais la garde pour moi
En espérant peut-être
Qu’un jour tu la liras …

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Les mots pour le dire

Quand tes yeux me regardent avec cette insistance
Je sens comme un orage au fond de leur silence

Ils me crient ton amour, me chantent leur ardeur
Et moi morceau de glace, je fonds de ce bonheur

Je veux toucher ta peau, respirer ton parfum,
Je veux sentir mes doigts glisser entre tes mains.

Laisse-moi contempler ton sourire enjôleur
Laisse-moi me mêler au rythme de ton cœur

Sur tes lèvres si douces au goût de la passion
Je veux poser les miennes à perdre la raison

Te couvrir de baisers, de chaleur, de tendresse,
Jusqu’à ce que nos souffles se fondent en caresses

Danser joue contre joue, marcher main dans la main,
Vibrer corps contre corps, t’aimer jusqu’à demain…

Demain, un autre jour, rempli de souvenirs,
Quand il ne restera que les mots pour le dire.

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Les larmes du désert

A l’heure où la chaleur est la plus implacable,
Pas un souffle ne court dans l’immense désert.
L’horizon tout autour n’est que dunes de sable
Où il ne pleut jamais que des larmes amères

De quelques imprudents aventurés trop loin,
Tenaillés par la soif, condamnés par le sort,
Errant à la recherche d’une piste, un chemin,
L’issue de cet enfer : le désert de la mort…

Dans cette immensité où le silence est roi,
Un jeune homme s’avance à dos de dromadaire :
Un nomade, un touareg, un fils du Sahara ;
Il a le teint hâlé, le regard solitaire.

Il sait qu’un peu plus loin, au milieu de nulle part,
Une oasis l’attend, une eau claire et limpide…
Il s’y arrêtera un instant pour y boire :
Un coin de paradis dans ce désert aride.

Il l’a voit… Fière et belle, dans toute sa splendeur
Encore deux ou trois pas, et elle sera à lui
Quand soudain sous ses yeux, dans une ultime ardeur
La belle disparaît, l’oasis s’évanouit

O malheur ! ô chimère ! ô fortune illusoire !
Pour avoir voulu croire que les larmes désaltèrent,

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J’aime donc je suis

Si j’étais un oiseau, je chanterais pour toi
Ces mélodies d’amour que l’on souffle à mi-voix

Si j’étais papillon, si tu étais une fleur
Je passerais ma vie à butiner ton cœur

Si j’étais une étoile, j’éclairerais tes nuits
Je veillerais sur toi en constellant ta vie

Si j’étais le soleil, je caresserais ta peau
D’une tendre chaleur pour effleurer ton dos

Si j’étais un nuage, je changerais la pluie
J’en ferais des baisers qui inonderaient ton lit

Si j’étais une larme, je naîtrais dans tes yeux
Pour mourir sur tes lèvres en sanglots silencieux

Si j’étais magicienne, je commanderais au temps
Et je ferais des heures un éternel présent

Mais je ne suis que moi, et je n’ai à t’offrir
Qu’un cœur rempli d’amour et ces mots pour le dire

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J’aime comme je danse

J’ai ma main dans la tienne, et l’autre autour de toi
J’ai ton bras dans mon dos, et ton corps contre moi
Et qu’importe la danse, pourvu que j’aie l’ivresse
Qu’importe la romance si je sens tes caresses

Parmi tous ces danseurs, je cherche ton regard
Je capte tes sourires comme autant de hasards
Volés sur ton visage en ces instants magiques
Jalousement gardés, intimes et magnétiques

Je veux m’abandonner, m’évader dans tes bras
Jusqu’à ne plus sentir que ta chaleur en moi

Il suffit que nos yeux se croisent une seconde
Pour troubler mon esprit de rêveries vagabondes
Et quand, de tes regards, tu pénètres mon âme
Je ressens le plaisir, le bonheur d’être femme.

Et même si le danseur ôtait tous ses atours,
Même si ces moments devaient finir un jour,
Si l’on ne dansait plus ensemble, quand bien même,
Au-delà d’une danse, je crois bien que je t’aime…

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Infinitif

Pourrait-on conjuguer l’amour à tous les temps ?
User du verbe ‘aimer’ un peu comme on l’entend?

Certains temps du passé ont un goût d’achevé,
Et font mal à entendre quand ils sont conjugués :
‘Tu m’aimais’, avant quoi ?… Un peu trop imparfait.
‘Je t’aimais’, et puis quoi ?… Il reste les regrets.

Peut-être pire encore : un passé composé.
Un jour, ‘tu m’as aimé’ : une action terminée.
C’est vrai, ‘je t’ai aimé’, mais tout est bien fini,
Le passé est passé, et l’amour s’est enfui.

Tandis que l’on devine un espoir, une envie,
Dans un conditionnel qui sous-entend un ‘si’ :
Si ceci, si cela, oui, ‘tu m’aurais aimé’,
Et moi, ‘je t’aimerais’, si tout était changé.

Un ‘je t’aime’, au présent, à présent que tu m’aimes,
Signifie beaucoup plus que l’idée en elle-même ;
‘Je t’aime’ semble exprimer qu’on aime à l’instant-T,
Mais c’est une promesse d’amour à tout jamais,

Plus encore qu’un futur, dans un ‘je t’aimerai’,
Qui sonne un peu trop flou, car enfin, qui le sait ?
De belles phrases vaines, des mots à l’aventure
Qui n’ont d’autre avenir qu’un verbe à l’état pur.

Et qui voudrait oser tenter de conjuguer
Au mode impératif ce même verbe ‘aimer’ ?
Et oser murmurer le cœur rempli d’amour,
‘Aime-moi’ comme un ordre, ‘aime-moi’ pour toujours ?

‘Aimer’… vraiment, je crois, ne peut être altéré,
Conjugué, décliné, au fond dénaturé.
C’est à l’infinitif qu’il garde tous ses sens,
Se faisant mot magique et émotion intense.

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Implicite

Il est un peu de vie
Au-delà du réel
Où se pressent sans bruit
Les pensées les plus belles

Dans les bras d’un sommeil
Plus profond que les rêves
Un fantasme s’éveille
Autre goût sur les lèvres

Perdu au fond du temps
L’espoir a dessiné
L’ébauche d’un moment
Jalousement gardé

Dans la nuit de l’esprit
Que les étoiles éclairent
Un sourire a pris vie
Sur son écran de verre

Et les mots incolores
Tentent un dialogue sourd
Cherchant en vain un corps
Egaré dans l’amour

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Guerilla

Toujours la même scène,
Qui fige le décor
En horizons de haine,
De tristesse et de mort

Faut-il toujours des larmes
Pour devenir héros ?
A quoi servent vos armes
Devant de froids tombeaux ?

Où sont vos heures de gloire
Sur vos frères ennemis ?
Qui entre dans l’Histoire
En sortant de la Vie ?

Au fond de vos tranchées
Debout dans la bataille
Regardez-vous tomber
Sous le feu des mitrailles !

Où est votre victoire ?
Quelle est votre justice ?
Conquête dérisoire
Que d’assouvir son vice !

Soldats de l’équité,
Hommes de la patrie,
Apprenez à aimer
Plus que l’Honneur : la Vie

Car le temps vous oppresse,
Par-delà la vertu
Chaque minute blesse,
Et la dernière tue…

Vous vous établissez
Juges, vengeurs de sang,
Mais espérez rester
Vivants, tout simplement…

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Et si…

Comment serait ma vie si je n’étais pas moi…
J’envoie cette question se perdre à l’infini
Sans réponse attendue, juste comme un défi
Comment serait la vie si je n’existais pas.

Y a-t-il quelque part un monde où je n’suis pas ?
Est-il un univers, dimension parallèle ?
Existe-t-il ailleurs une ère intemporelle
Où dans l’imaginaire, une vie voudrait de moi ?

Aurais-tu moins pleuré sans moi pour te peiner ?
Si j’avais réussi à persuader ton cœur
Te serais-tu laissé tenter par le bonheur ?
Aurais-tu moins souffert si je t’avais aidé ?

Je me demande encore si tu serais parti
Si j’avais mieux aimé, si je l’avais montré,
Si j’avais su crier, toi, serais-tu resté ?
Si moi, j’étais une autre, serais-tu là aujourd’hui ?

La vie devient étrange quand on le réalise…
Elle prend une tournure d’idéal fantastique
Où se forment miroirs et reflets chimériques
A l’image d’un monde qui s’allégorise

Qui donc serais-je si j’étais à tes côtés ?
M’aurais-tu épousée si je l’avais voulu ?
Et t’aurais-je suivi, si seulement j’avais su ?
Où vivrais-je aujourd’hui si je t’avais aimé ?

Qui m’aurait remplacée pour grandir avec toi ?
A quoi ressembleraient tes jours sans sœur,  ni frère ?
Serais-tu fille unique, indépendante et fière,
T’aurais-je seulement manqué si je n’existais pas ?

Qui peut répondre à ça, qui peut changer le temps ?
Jamais rien ni personne n’a de prise sur lui
Le temps s’écoule et nous, notre petite vie,
N’a d’importance que pour ceux qui en furent présents

A qui parlerais-tu si je n’existais pas ?
Sur l’épaule de qui pleurerais-tu ta peine ?
Qui étancherait ton cœur quand il s’écorche et saigne ?
Qui serait ton ami si ce n’était pas moi ?

Dis-moi, qu’aurait été ta vie sans que j’y sois ?
Quelle route aurais-tu prise, vers quelle destinée ?
M’aurais-tu regardé si je n’t’avais aimé ?
Avec qui vivrais-tu si je ne vivais pas ?

Et si tout était vrai ?…  Après tout, pourquoi pas ?
Si tout n’était qu’un rêve, un fantasme illusoire,
Que rien ne soit réel, dans ma tête : un espoir
Peut-être bien que oui… que l’on n’existe pas.

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